Depuis le 8 aout dernier, Simone Ehivet Gbagbo l’ex première dame de Cote d’Ivoire est libre grâce à une ordonnance d’amnistie du Président Allassane Ouattara. Un coup de tonnerre dans l’arène politique ivoirienne.
Il faut avant tout souligner que a libération intervient dans un contexte politique tendu qui voit la rupture définitive entre les anciens alliés Henry Konan Bedie du Parti Démocratique de Côte-d’Ivoire et Allassane Ouattara du Rassemblement des démocrates Républicains (RDR) au sein de la grande famille RHDP. Ensuite, Simone Gbagbo recouvre la liberté à deux mois des élections locales.
Si cette décision peut permettre de décrisper les tensions politiques et favoriser la réconciliation en Côte d’Ivoire, elle redessine les schémas et la recomposition politiques surtout pour les perspectives électorales de 2020 (élection présidentielle).
Cette élection Présidentielle à venir qui semblait être une bataille entre le RDR et le PDCI voit des nouveaux acteurs émerger. L’arrivée de Simone Ehivet Gbagbo va sans doute remobiliser les troupes coté Front Populaire Ivoirien (F.P.I). Bien que le parti soit divisé en deux tendances, l’une d’Abdoudramane Sangaré (proche de Simone Gbagbo) et l’autre de Pascal Affi N’guessan, l’arrivée de la dame de fer, va amaigrir les rangs de la tendance Affi et la rendre ultra minoritaire.
Le récent rapprochement entre Affi N’guessan et Henry Konan Bedie dans la perspective d’une alliance pour les futures locales ressemble plus à une tentative de survie pour le Président du FPI lequel sait que les prochaines semaines seront difficiles pour lui. Pis, ce rapprochement à des allures d’union ethnique plutôt qu’objective . Il va sans dire que Bedié sait que les ultras du Front Populaire Ivoirien, n’entendent pas se mettre sous son commandement car son rôle dans les déboires du FPI depuis 2010 a été déterminant.
Pour l’heure, le FPI tendance Sangaré peut commencer à rêver d’ une renaissance politique, la tendance Affi en déshérence doit chercher sa survie tandis que le PDCI doit absolument éviter l’éclatement car certains de ses membres veulent continuer l’aventure avec le Président Ouattara et participer à la création d’un parti unifié.
Le RDR quant à lui, à l’avantage de posséder les moyens de l’Etat, le contrôle de l’armée et de l’administration, il reste malgré tout en position de force même si l’indécision de Guillaume Kigbafori Soro et son éloignement du parti du Président peuvent avoir des conséquences fatales.
En somme , cette recomposition politique risque de conduire inexorablement vers des schémas politiques ethno-régionaux, les Kru lagunaires autour de Simone Gbagbo (Présidentiable), les Baoulés de la grande famille des Akan, chapeautés par Bedié (faiseur de roi) comme d’habitude et les Malinkés qui auront sans doute leur candidat, lequel sera parrainé par Allassane Ouattara lui-même.
Toutefois, Guillaume Soro, électron libre pour le moment, pourrait jouer les troubles fêtes et devenir un outsider. Seulement il lui faudra le pardon des ivoiriens qui lui reprochent d’avoir pris les armes contre propre pays, il aura également besoin d’une partie des cadres du RDR pour l’accompagner et devra se trouver de sérieux lieutenants en pays baoulés.
L’année 2020 sera sans doute une année palpitante pour la Cote d’Ivoire.
Analyse.
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