Après Etienne Massard Kabinda, Christian Magnagna, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, Emmanuel Issoze Ngondet, Guy Bertrand Mapangou, membres du cercle restreint d’Ali Bongo, et incontournables pendant son premier mandat, et durant l’entame du second, c’est au tour de Régis Immongault Tatangani, un des ministres réputés très proches , voire intime d’Ali Bongo de se voir écarter du gouvernement.
Ancien ministre de l’énergie, ensuite des mines, puis de l’économie et enfin de l’habitat, ce diplômé de l’université de Paris X Nanterre et de l’école des services du trésor de Noisel en France, a connu depuis 2009 une longévité remarquable au sein des différents gouvernements.
Dès lors on peut s’interroger sur cette éviction brutale, surtout après le Kevazingo gate. Que reproche-ton- au député de Mulundu ?
Ce limogeage apparait plutôt comme la continuité d’une purge (des membres de l’ancien Mogabo) entamée depuis l’AVC du Président Ali Bongo le 24 octobre 2018 et laisse présager une confrontation politique prochaine.
En effet, Ali Bongo n’est pas un novice en politique pour se défaire de tous ceux qui l’ont fait roi, il y’a vraisemblablement une main invisible ; mais de qui et pour quelle fin ?
Quoi qu’il en soit, les gabonais sont habitués aux multiples feuilletons politiques, aux rebondissements et le feuilleton qui semble se dessiner ne pourra demeurer opaque.
Par ailleurs, il faut souligner que Régis Immongault n’est pas le seul à être tombé en disgrâce, d’autres produits du sérail ont été remerciés, dans une moindre mesure rétrogradés, il s’agit de : Abdul Razzaq Guy Kambogo, ancien ambassadeur du Gabon au Maroc et récemment propulsé ministre des affaires étrangères, Pascal Houangni Ambourouet jusqu’à un passé récent, patron du pétrole gabonais ; Noel Lambert Matha qui passe du prestigieux ministère de l’intérieur à celui peu connu de la décentralisation. Alain Claude Bilie Bi Nze devient le chef de la diplomatie, sauf que ce poste a pour beaucoup, été le passage obligé avant une sortie définitive du gouvernement. Naneth Longa Makinda quant à elle perd sa visibilité de porte-parole du gouvernement et devient simple ministre délégué.
Certains opposants en villégiature au sein des gouvernements Issoze Ngondet et Nkoghe Békalé ont été dégagés. C’est le cas de l’ancien ‘’patriote loyaliste’’ David Mbadinga, l’ancienne unioniste Estelle Ondo, l’ex cadre de la compagnie téléphonique d’Azur , Carmen Ndaot et enfin l’ancien porte-parole de Jean Ping, opposant ,sociétaire du parti Démocratie Nouvelle, Jonathan Ndoutoume N’gome.
Enfin, Anicet Edgard Mboumbou Miyakou devient le véritable homme fort du gouvernement. Il est l’unique ministre d’Etat au sein de cette équipe et dispose du très stratégique ministère de l’intérieur et du ministère névralgique de la justice.
Les autres promus sont Frank Nguema, ancien ministre délégué au plan climat; neveu de l’opposant André Mba Obame, il hérite du ministère des sports et Lee White un britannique naturalisé gabonais il y’a bientôt dix ans, qui fait son entrée au gouvernement en tant que ministre des forets.
Abdoulaye Thiam.