Mozambique : quand le gaz engendre le djihadisme.

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Pays de l’Afrique australe, ex colonie portugaise et dont la population est de 30 millions d’habitants, le Mozambique est en proie à une déstabilisation sur fond de Djihadisme.
Après avoir subi plusieurs guerres ( guerre de libération 1964-1974 et guerre civile 1977-1992) le pays n’a jamais véritablement connu la paix.
D’entrée, il faut préciser qu’il s’agit d’un pays extrêmement riche en phosphates, graphite, minerais métalliques mais surtout en Gaz.
De plus, depuis 2011, le pays possède un gisement gazier de 4530 milliards de mètres cubes; il s’agit de réserves qui feraient du pays le 4 ème exportateur de gaz au monde derrière l’Australie, le Qatar et les USA.
Pourtant, depuis 2017 sa partie septentrionale de Capo Delgado ( où a été découvert le gisement gazier), connaît une instabilité totale à cause de la présence d’un group terroriste nommé Ahlu Sunnah Wal Jammah; lequel groupe a fait allégeance à Daesh.
Fait étrange, le gouvernement mozambicain a longtemps soutenu cette apparition du terrorisme comme étant de simples actes liés à la criminalité.
Pourtant, il y a une absence de l’autorité de l’État dans cette province qui est une sorte de no man’s land, livrée aux djihadistes.
Pire, la province est un véritable centre, une plaque tournante du trafic de drogue.
C’est en partie grâce à ce trafic que les groupes terroristes locaux  financent leurs activités et vraisemblablement avec des complicités locales.
Toutefois, il convient de préciser que cet État est aujourd’hui le centre des appétits des géants de la politique internationale à savoir la Chine ( premier investisseur y est présente via CNPC ), l’Italie avec son groupe ENI, la France avec Total, les États-Unis qui y ont déployé des forces spéciales afin de protéger les intérêts de ses compagnies pétrolières dont Exxon Mobil.
Ainsi, le  Mozambique est-il devenu un enjeux de luttes géopolitiques sur fond de conflits ethno-religieux.
L’une des conséquences de cette instabilité est une aggravation du terrorisme au Sud de l’Afrique.
En effet, déjà signalé dans la région des grands lacs et de la corne de l’Afrique ( Ouganda, RDC, Kenya…), le terrorisme s’installe progressivement dans un espace jusque là épargné, l’Afrique australe.
D’ailleurs, il faut préciser que le Mozambique a des frontières communes avec la Tanzanie, le Malawi, le Mozambique, la Zambie, le Zimbabwe, l’Afrique du Sud et l’Eswatini. Le pays est aussi proche des Comores et de Madagascar.
Dès lors, il y a de quoi craindre une régionalisation du phénomène, si les acteurs locaux à savoir le gouvernement et la SADC n’agissent pas avec rapidité et fermeté.

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