Depuis quelques jours, un communiqué fait largement le tour des forums de discussion sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une lettre signée du Maire D’Oyem.
Fait curieux, ce dernier, invite des jeunes du département du Woleu et ceux de la commune d’Oyem n’ayant pas été retenus aux concours de police, gendarmerie et de l’armée de s’enregistrer à son cabinet.
Seul hic, le Maire ne fait pas partie du Haut Commandement militaire, n’a aucune prérogative en la matière et ne saurait donc se livrer à ce genre d’exercice.
En effet, ni la constitution de la République Gabonaise, ni la charte de transition encore moins la loi numéro 15/96 du 6 juin 1996 relative à la décentralisation de 1996 ne lui attribuent ses pouvoirs.
De plus, il évoque l’urgence absolue du communiqué dont il s’agit ici.
Pourtant le Gabon n’est pas confronté à une menace imminente comme c’est le cas au Burkina-Faso, au Mali ou au Niger (terrorisme). Dès lors on est en droit de s’interroger sur les motivations réelles derrière ce communiqué ‘’urgent’’.
Disons-le clairement, cette démarche n’est pas conforme à la loi, elle est anticonstitutionnelle et ne cadre nullement avec l’esprit de l’unité nationale que les gabonais attendent de la transition.
Mieux, ce communiqué ressemble étrangement à un recrutement de factions militaires tribales.
Il est même à craindre que l’opacité de cette démarche débouche sur le recrutement des gabonais à la nationalité douteuse dans la mesure où, lors d’un communiqué sur le service public national (Gabon Tv), le Porte-parole des Forces de Police Nationale a affirmé qu’il y a parmi les prétendants au métier des armes, des individus possédant des faux passeports.
C’est donc le lieu d’inviter les gabonais à redoubler de vigilance en cette période de transition et exhorter les membres du parlement de transition ainsi que les responsables des partis politique à jouer pleinement leur rôle.
De telles dérives institutionnelles mettent à risque la paix et la cohésion nationale.