Depuis 2022, on assiste à une internationalisation médiatique de la guerre en Ukraine. Il est vrai que l’on doit considérer que toute guerre mérite une attention particulière et surtout une indignation. Toutefois, on s’interroge du mutisme qui règne sur la situation en République Démocratique du Congo.
Une situation permanemment explosive, une agression systématique et continue d’une population livrée à elle-même et surtout plus de 10 millions de morts.
En effet, les causes de ce conflit, le plus meurtrier depuis la seconde guerre mondiale conflit ne peuvent être réduites à une simple chute de régime du Maréchal Mobutu en 1997 ou encore au génocide de 1994 du Rwanda voisin.
En réalité, depuis en 1906, les puissances européennes et américaines tirent profit des ressources minières du Congo. L’Union Minière du Haut-Katanga, détenue à 13% par des intérêts belges et à 14,5% par des intérêts britanniques via la Tanganyika Concession, contrôlait déjà la production de cuivre, de cobalt et de radium avant l’indépendance. C’est d’ailleurs le Conseil d’administration de cette société qui a encouragé Moïse Tshombe dans sa volonté sécessionniste, motivée non pas par des considérations idéologiques mais par des intérêts purement capitalistes.
Ceci explique qu’à cette période, le Congo était déjà victime d’un vaste plan de décapitation internationale.
Ce n’est pas un hasard, si en juin 1967, la voie ferrée permettant l’évacuation du cuivre katangais sur Lobito était sabotée par des belges dont Van Den Steen, Lahaye et Savant. Les belges, qui avaient déjà aidé les Etats-Unis à se procurer de l’uranium du Congo pour fabriquer les bombes atomiques d’Iroshima et Nagasaki n’entendaient pas laisser ce gigantesque pays africain évoluer en toute souveraineté.
Il faut dire que la République Démocratique du Congo ou du moins ses minerais, intéressent tout le monde.
Dès lors, la persistance du conflit en RDC est le résultat de cette dynamique complexe, où la restauration d’un État fort et souverain mettrait fin aux trafics et aux intérêts économiques des grandes entreprises. Les populations locales sont donc prises au piège d’un système qui profite de leurs ressources tout en laissant leur pays dans un état de chaos et de désespoir.
A suivre…