De son vrai nom Steeve Akam, l’activiste connu sous le nom de Ramon Cotta a été arrêté au Gabon par les services de sécurité et livré au Cameroun (extradé) sans aucune forme de procès. C’est en tout cas ce que soutient une grande partie de l’opinion nationale gabono-camerounaise. Son seul tort ? Ce jeune homme s’opposait à la mal-gouvernance dans son pays et dénonçait la hausse des frais des cartes consulaires à l’ambassade du gabon au Cameroun, entre autres.
Il faut le dire clairement, cette affaire n’honore pas le Gabon et questionne la situation de la liberté d’expression et de la protection des droits de l’Homme en pleine transition. Le Gabon semble opérer un vrai recul démocratique et laisse entendre que les exilés politiques et d’opinion ne sont plus en sécurité sur cette terre d’Afrique Centrale. Ramon Cotta aurait été enlevé par des inconnus au cœur du plus grand marché de Libreville, Mont-Bouët, où il exerçait une activité commerciale. Ses proches étaient sans nouvelles de lui depuis le vendredi 19 juillet 2024.
Quelques questions restent en suspens.
Comment le ministre gabonais de la justice a-t-il pu laisser ce genre de violation flagrante se produire ?
Pourquoi un gouvernement dont les membres ont dénoncé par le passé les dérives autoritaires du régime d’Ali Bongo et les membres actuels du parlement de transition peuvent-ils rester silencieux face à un crime contre la dignité humaine ?
Avec cet épisode, c’est toute la réputation de l’État gabonais qui est entachée. Ainsi, le Gabon ne semble plus en mesure de protéger les exilés d’opinion. Pourtant, le bloc de constitutionnalité du Gabon intègre la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 ainsi que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981.