À quelques semaines de la tenue du référendum constitutionnel, le ministère de l’Intérieur du Gabon a publié une note indiquant les centres où les Gabonais se rendront pour voter Oui ou Non à la future Constitution.Fait surprenant, plusieurs centres de vote à l’étranger ont été supprimés.
Par exemple, les Gabonais d’Italie, de Turquie et du Ghana, pour ne citer qu’eux, ne pourront pas se prononcer sur la future Constitution.Dès lors, on est en droit de s’interroger : comment justifier le fait que, lors des élections présidentielles précédentes, c’est-à-dire sous l’exécutif d’Ali Bongo, les Gabonais de l’étranger (France, Italie, Ghana) ont pu voter, alors qu’en période de transition, censée inaugurer une ère de libération et de renouveau, on exclut une partie importante des plus de 60 000 citoyens vivant hors du Gabon ?
Une démarche contraire à l’esprit de la future constitution?
Ironie du sort, cette démarche viole les articles 3 et 15 alinéas premiers de la future Constitution, car elle empêche des citoyens de voter et remet en cause l’esprit et la sincérité du constituant ayant rédigé cette loi fondamentale.De surcroît, le référendum est bien plus important qu’une élection présidentielle, car il engage l’avenir du pays pour des décennies, voire des siècles.
Ainsi, avec cette privation du droit de vote dìune grande partie de la diaspora gabonaise, on viole les principes de démocratie et de souveraineté, lesquels principes sont prétendument défendus par la Constitution objet du référendum.
Conséquences :il n’est pas possible de parler de sincérité du scrutin à venir ; c’est la souveraineté du peuple gabonais qui est bafouée et complètement anéantie.C’est à se demander si l’on n’aurait pas peur du vote de la diaspora, lequel vote risque d’être défavorable au Oui. Faut-il rappeler que la loi électorale consacrée pour le référendum pose problème en ce sens que le gouvernement est l’acteur exclusif de l’organisation du référendum ?
Que faut-il faire ?
D’une part, le gouvernement gabonais gagnerait à donner la possibilité à tous les citoyens résidant à l’étranger de voter.D’autre part, les Gabonais, et particulièrement ceux de la diaspora, devraient se mobiliser en ayant recours à tous les éléments légaux, constitutionnels et souverains afin que leur droit de vote, inaliénable, soit reconnu.Pour ce faire, il est important d’ouvrir des centres de vote partout où il y a des représentations diplomatiques (ambassades) gabonaises à travers le monde afin que chaque Gabonais puisse voter.