À moins de 48 heures du premier référendum gabonais organisé après plus de 30 ans, la situation semble se compliquer. En effet, le mercredi 13 novembre, plusieurs personnalités politiques, dont les présidents Luc Bengone Nsi et Jean Victor Mouanga Mbadinga, ainsi que Messieurs Alain Ogoulinguende, Serge Nguema, Mba François et Bouassa Mapangou, ont déposé un recours visant à annuler le processus référendaire en cours.
Selon ces citoyens contestataires, ce processus est en totale contradiction avec l’article 3 alinéa 2 de la Constitution de 1991, qui stipule qu’aucune section du peuple, aucun groupe ou individu ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté nationale.De plus, ils soulignent que toute révision constitutionnelle doit être initiée par le président de la République élu au suffrage universel direct et par le parlement, représentant légitime du peuple.
Pour eux, les institutions de transition ne disposent pas de l’autorité légale nécessaire pour procéder à une révision constitutionnelle ou organiser un référendum en dehors des cadres établis par la loi fondamentale. Il ne peut donc pas y avoir de référendum avec des autorités non élues démocratiquement au suffrage universel direct.Il est également important de noter que cette requête coïncide avec une démarche similaire introduite par l’avocat Istovan Nkoghe. Dans une lettre adressée au président de la transition, il affirme que la Constitution ne devrait pas être soumise à référendum en raison de graves erreurs matérielles présentes dans sa version actuelle.
Enfin, si cette requête introduite auprès de la Cour constitutionnelle par ces compatriotes arrive à un moment critique de la campagne référendaire, tous les yeux sont rivés sur la Cour constitutionnelle de transition. Accusée par le passé à tort ou à raison d’être “la tour de Pise”, va-t-elle cette fois-ci émettre un jugement différent des formules habituelles telles que “irrecevable”, “recevable sur la forme et non sur le fond” ou encore “forclusion” ?