L’Université de la Sapienza à Rome a abrité ce vendredi 12 octobre, la conférence axée sur la présentation du livre Terres et eaux troubles : Le golfe entre peurs et terreurs, du jeune écrivain Ngouedi Marocko. Ont pris part à la dite conférence, des représentants d’ambassades africaines, des responsables et membres d’associations africaines, des jeunes étudiants ainsi que des amoureux de la lecture.
Doctorant en droit public comparé et international dans cette université, l’auteur est en est à son second chef d’œuvre, après la sortie du tout premier en 2014, Afrique : Notre fédéralisme. Son récent ouvrage, Terres et eaux troubles : Le golfe entre peurs et terreurs, évoque les questions relatives à la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée, également les nouvelles formes de criminalité entre autre les crimes rituels, qui prennent une proportion inquiétante en Afrique.
Interview réalisée par Myriam Sandouno
Whylton consulting : Bonjour! Comment vous vous sentez après une telle conférence ?
Ngouedi Marocko : Je suis satisfait, car je ne m’attendais pas forcément à un tel enthousiasme de la part du public. Le plus important pour moi, est d’avoir fait passer un message.
Whylton consulting : Lequel ?
Ngouedi Marocko : Celui de la nécessité d’une réforme de la politique en Afrique et particulièrement dans la région du Golfe de Guinée. Nous avons également besoin d’une nouvelle élite qui se distingue à travers le mérite, la capacité d’agir pour le bien commun, urgemment besoin d’un nouveau modèle, une alternative culturelle qui serait à la base d’une nouvelle logique politique et économique. J’ai proposé l’Ubujamaa comme doctrine stratégique pour l’Afrique, je développerai d’ailleurs ce concept dans mon prochain livre.
Whylton consulting Terres et eaux troubles : Le golfe entre peurs et terreurs, c’est le titre de votre ouvrage, de quoi est-il question ?
Ngouedi Marocko : Mon livre aborde plusieurs questions, principalement la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée. Il s’agit des actes illicites en mer, mais pas seulement. Dans la région du Golfe de Guinée, il y a une crise de l’Etat. Elle se caractérise par des velléités sécessionnistes au Cameroun avec l’Ambazonie, en Angola avec le cabinda et même au Congo central, lorsqu’on évoque le cas le cas de Bundu Dia Kongo de Ne Muanda Nsemi. Dans mon ouvrage, il est également question de nouvelles formes de criminalité dont les crimes rituels qui deviennent un phénomène transnational et qu’il faut absolument éradiquer.
Whylton consulting : Selon vous quelles stratégies faut-il mettre en place pour le fléau de la piraterie maritime ?
Ngouedi Marocko : Je crois que les problèmes de la mer doivent être traités d’abord sur terre. En fait les causes de la piraterie maritime sont l’absence de l’Etat et d’un véritable plan efficace de gouvernement, le manque total d’une justice sociale en Afrique, particulièrement dans les pays de l’Afrique centrale et de l’Ouest, et l’inégale redistribution des richesses au sein de la population. Il y a aussi l’absence de l’Etat en mer, qui cause un énorme manque à gagner aux différents Etats, car la pêche et le contrôle du trafic maritime sont autant d’éléments qui peuvent servir d’alternative économique. En réalité, l’espace maritime qu’est le Golfe de Guinée, c’est aussi plus de 600 000 tonnes de réserves halieutiques. Du coup, avec une industrialisation de la pêche, les Etats africains combleraient certains déficits.
Whylton consulting : Vous pointez du doigt l’absence de l’Etat en Afrique en général, pensez-vous que les gouvernants africains disposent de véritables moyens pour faire face à un tel phénomène ?
Ngouedi Marocko : Il s’agit d’une volonté politique, du sens des priorités. La sécurité est fondamentale à mon sens. L’Etat se doit de garantir la sécurité sur terre et sur mer. Il existe plusieurs moyens pour juguler ce genre de phénomène, il y a la loi qui en dehors de reconnaitre l’infraction qu’est la piraterie, doit l’incriminer, mais il s’agit aussi de donner plus de moyens à l’armée de l’air et à la marine. Enfin, il faut un revenu minimum et du travail aux populations, afin que ces dernières ne soient pas tentées de se lancer dans des activités illicites.
Whylton consulting : Vous êtes un jeune écrivain, et avez deux ouvrages à votre actif, quelles sont difficultés rencontrées dans la réalisation de vos œuvres ?
Ngouedi Marocko : Lorsqu’on débute l’écriture, il est souvent difficile de se créer un public. Il faut parfois aller frapper tout seul à la bonne porte, convaincre des potentiels lecteurs de la qualité de nos écrits. Il y a aussi la question des maisons d’éditions, certaines d’entre elles font plus de business qu’autre chose. Il arrive qu’elles ne reversent que les 10% des ventes des œuvres aux auteurs. Du coup, écrire et promouvoir ses écrits n’est pas toujours facile.
Whylton consulting : Un message pour la jeunesse africaine ?
Ngouedi Marocko : L’avenir de l’Afrique, c’est sa jeunesse. Les jeunes sont le présent et le futur. Ils doivent faire preuve de plus d’audace et aller à la conquête de leurs rêves. La jeunesse doit constituer pour nous, une raison d’agir , une motivation en plus. Les jeunes que nous sommes, ne devrons pas oublier que nous avons également beaucoup à apprendre de nos ainés.
Whylton consulting : Merci de nous avoir accorder cette interview.
Ngouedi Marocko : Merci à vous.
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Félicitations à vous Mr NGOUEDI MAROCKO … en terre africaine nous vous attendons avec la commercialisation de votre ouvrage … cordialement !