Le Gabon est-il en train de suivre le chemin des favelas brésiliennes? C’est la question que l’on se pose. En effet, il ne se passe guère une semaine sans qu’un cambriolage, un assassinat parfois rituel, ou des enlèvements ne soient rapportés. Le dernier événement en date concerne le kidnapping (supposé) du frère d’un activiste gabonais. Selon le récit de Thybaut Adjatys, hier, samedi 15 juin 2024, en après-midi, des individus cagoulés appartenant aux services spéciaux de la Présidence de la République seraient arrivés à bord de deux véhicules pour arrêter son frère cadet. Le motif de l’arrestation serait que le frère de l’activiste fournirait à ce dernier des informations.

Bien que, au moment où nous écrivons ces lignes, nous n’ayons aucun élément pour confirmer les propos de l’activiste, il est néanmoins préoccupant que, au sein de l’opinion gabonaise, plane des suspicions d’instauration d’un climat répressif. Cela est d’autant plus alarmant que le coup d’État du 30 août 2023 portait un espoir de progrès et de liberté. De plus, à quelques jours de la célébration de la Journée internationale des réfugiés, l’évocation de ce genre de faits laisse entrevoir que le retour à la quiétude, à la garantie des droits et libertés d’opinion, et à la sécurité totale semble être un mirage.

Il est important que les dirigeants comprennent que la première mission de l’État est la responsabilité de protéger les citoyens. Le Gabon auquel le peuple aspire n’est pas une dictature, mais bien au contraire, un pays libre, en sécurité, totalement souverain et débarrassé de la pauvreté et du tribalisme.

En espérant que la lumière soit faite sur cette situation encore confuse et que la sérénité regagne les esprits.