Lettre ouverte au Parlement de Transition du Gabon

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Chers Membres du Parlement de Transition,

Je m’adresse à vous avec une profonde inquiétude concernant le projet de validation du nouveau code électoral qui confère l’exclusivité de l’organisation du référendum au ministère de l’Intérieur. Je vous demande, avec tout le respect dû à votre rang, de reconsidérer instamment cette mesure pour le bien de notre nation et de notre démocratie naissante.

L’octroi de l’organisation exclusive du référendum au ministère de l’Intérieur représente un recul démocratique significatif car il est l’expression d’une absence de neutralité. En effet, le ministère de l’Intérieur, partie intégrante de l’exécutif, manque de la neutralité nécessaire pour organiser un scrutin aussi crucial. L’histoire récente de nombreux pays, y compris la nôtre, montre que les scrutins supervisés par des entités gouvernementales sont souvent entachés de soupçons de partialité et de manipulations.

Mieux, certains précédents historiques démontrent que la centralisation du pouvoir électoral entre les mains d’une seule entité gouvernementale peut conduire à des fraudes et à des manipulations électorales. Nous-mêmes l’avons expérimenté lors de certains scrutins.

J’espère vraiment que nous aurons le courage de faire un rétropédalage afin que lors du référendum, le scrutin soit totalement ouvert à tous et les dépouillements publics.

Dois-je ajouter que la perception d’une fraude électorale peut être aussi dommageable que la fraude elle-même ? Si les citoyens croient que le référendum est biaisé, cela peut provoquer des troubles sociaux, une perte de confiance dans les institutions et une délégitimation du processus démocratique et de la transition.

Je suis convaincu qu’en tant que Parlement de transition, vous avez la responsabilité historique de poser les fondations d’une démocratie solide et durable. Une démocratie véritable repose sur des élections libres, équitables et transparentes. C’est pourquoi, confier l’organisation du référendum à une commission électorale indépendante et pluraliste garantirait la crédibilité du scrutin, la confiance des citoyens et ferait de notre pays un exemple.

Ainsi, pourrions-nous nous rapprocher des pays comme l’île Maurice et le Cap-Vert, qui ont instauré des commissions électorales indépendantes ayant joué un rôle crucial dans la consolidation de leur démocratie. Leur succès démontre que l’indépendance électorale est un pilier essentiel pour des élections crédibles et acceptées par tous.

Je vous appelle à écouter la voix de la raison et celle du peuple.

Ne laissez pas notre démocratie naissante être ternie par des pratiques qui rappellent un passé révolu.

Rejetez ce nouveau code électoral et œuvrez pour la mise en place d’une commission électorale véritablement indépendante et transparente. Cela garantira non seulement la sincérité du scrutin, mais renforcera également la légitimité de nos institutions et le respect du Gabon sur la scène internationale.

L’avenir de notre nation repose entre vos mains. Prenez la décision juste, non seulement pour aujourd’hui, mais pour les générations futures de Gabonais qui méritent de vivre dans une démocratie véritablement libre et équitable.

Patriotiquement, avec respect et espoir.

Que vive le Gabon Éternel.

Whylton Le Blond Ngouedi Marocko. Patriote Gabonais, Docteur en Droit Public Comparé et International.

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