Alors que les Gabonais s’interrogent sur la direction que prend le pays et que l’opinion nationale s’inquiète par rapport à la nouvelle loi électorale, le Sénat de transition a tout de même voté ce texte controversé. Si pour beaucoup, la journée de jeudi 28 juin est une journée noire, pour de nombreux Gabonais, il reste encore une lueur d’espoir.

En effet, deux sénateurs, Armelle Yembit Yembit, ancienne porte-parole de la coalition pour la Nouvelle République, et Jean Remy Yama, ancien prisonnier politique et président du puissant syndicat Dynamique Unitaire, sont les seuls dans l’hémicycle à avoir voté contre une loi électorale ad hoc qui sacrifie les rares avancées que le Gabon a obtenues jusqu’ici en matière de démocratie.

Il faut ajouter que d’autres héros de la République se sont illustrés par leur courage lors du vote du texte à l’Assemblée nationale de transition, où ils étaient une dizaine à s’opposer. Il s’agit, entre autres, des honorables Elsa Boukandou, Raphael Bandega Lendoye, Edgard Owono Ndong, Jean Valentin Leyama, Marcel Libama, Geoffroy Fomboula Libeka et Karl Mihindou Mi Nzamba, Flavienne Adiahenot et Lionel Ella Engonga.

Nous employons l’expression “courage” car le vote, dans un pays démocratique, est censé se faire à bulletin secret afin que le vote des élus ne soit pas influencé ou soumis à des pressions. Or, ce qui se passe au Gabon suscite des questionnements. Malgré cela, quelques parlementaires ont trouvé la force d’exprimer la volonté de préserver les quelques acquis démocratiques que nous avons.